Près de 750 000 enfants naissent chaque année (1). Lutte contre le cancer, maladies rares et/ou chroniques, amélioration des habitudes alimentaires, accès aux soins, ces enfants sont dès leur plus jeune âge confrontés aux défis rencontrés par la pédiatrie.

Selon une étude récente de l’OMS, en 20 ans la fréquence des cancers chez l’enfant a augmenté de 13% (2). Les causes ? Les polluants environnementaux et les infections sont pointés du doigt. Des diagnostics plus performants et plus fiables peuvent également contribuer à expliquer cette augmentation. Point positif, la hausse des chiffres est également au rendez-vous concernant la guérison, parmi les 1 750 nouveaux cas diagnostiqués en France chez les moins de 15 ans, la survie à 5 ans atteint désormais des taux de 70 à 75 % (3). Du côté des maladies rares, des avancées notables ont permis à des enfants atteints de de pathologies métaboliques ou génétiques comme la mucoviscidose ou la myopathie de Duchenne de vivre et de vivre mieux. Des améliorations très nettes ont également été notées dans les soins apportés aux prématurés. L’étude Epipage 2 (Etude épidémiologique sur les petits âges gestationnels), incluant plus de 5 500 enfants nés prématurément entre 22 et 34 semaines de grossesse en 2011, publiée en août dernier nous apprend en effet que la prise en charge de ces nourrissons s’est considérablement améliorée au cours des deux dernières décennies, tant en termes de survie que de développement. Les progrès sont par contre plus faibles pour les très grands prématurés, naissant entre 26 et 30 semaines de grossesses (4).
De leur côté, les habitudes alimentaires des tous petits sont loin d’atteindre les recommandations. La nutrition est pourtant un point clé de la croissance. Les défauts alimentaires, amènent aujourd’hui la carence en fer au premier rang des carences chez l’enfant. Altération du développement staturo-pondéral, cognitif et immunitaire, les conséquences de cette carence sont nombreuses. Aussi diverses soient elles, ces problématiques nécessitent une prise en charge et un réseau médical et paramédical de soins pédiatriques adaptés sur l’ensemble du territoire permettant un accès aux soins à tous les enfants. Face à la pénurie de pédiatres libéraux (seulement 23% de la spécialité en 2016 (5)) et aux difficultés économiques des PMI, cet accès aux soins devient-il lui-même un problème pédiatrique en soi ? Gézabelle Hauray, CommEdition.

1. Insee. https://www.insee.fr/fr/statistiques/1892086?sommaire=1912926
2. Steliarova-Foucher E et al.
International incidence of childhood cancer, 2001–10: a population-based registry study. Lancet Oncol. 2017;18:719-31.
3. INCa. Les cancers en France en 2015. Les données. Avril 2016.
4. Pierrat V et al. Neurodevelopmental outcome at 2 years for preterm children born at 22 to 34 weeks’ gestation in France in 2011: EPIPAGE-2 cohort study. BMJ. 2017;358:j3448.
5. CNOM. Atlas de la démographie médicale en France. Situation au 1er janvier 2016.